Lionel Messi balayé par le système capitaliste malgré sa renommée et son talent
Par Lefabson Sully
Compétitivité et Productivité : Une Réflexion Sociologique sur le Capitalisme à Travers le Cas de Lionel Messi
Le cas de Lionel Messi illustre les réalités répugnantes et impitoyables du système capitaliste.
La société capitaliste, avec ses valeurs intrinsèques de compétitivité et de productivité, joue un rôle déterminant dans le façonnement de nos interactions sociales, de notre système économique et de nos institutions. Le football professionnel, étant une industrie de plusieurs milliards de dollars, en est un excellent exemple. En prenant le cas de Lionel Messi, qui, selon mon hypothèse, a été évincé voir éjecté du Paris Saint-Germain (PSG) après une saison sans trophées majeurs, nous pouvons explorer ces notions en profondeur.
La compétitivité est un pilier fort du capitalisme. Dans un marché libre, les entreprises et les individus sont en constante compétition pour gagner une part de marché, attirer des investissements et maximiser leurs profits. Lionel Messi, malgré sa renommée et son talent, n'est pas exempt de cette réalité. Au PSG, comme dans tout club de football, la compétition est féroce - non seulement sur le terrain entre les joueurs, mais aussi hors du terrain, où les clubs luttent pour attirer les meilleurs talents et les plus gros contrats de sponsoring.
La productivité, quant à elle, est directement liée à la compétitivité. Dans le capitalisme, il est attendu que les acteurs soient constamment productifs pour rester compétitifs. Dans le cas de Messi, sa "productivité" peut être mesurée par ses performances sur le terrain, le nombre de buts qu'il marque, les passes décisives qu'il fait et la manière dont il influence les résultats des matches. Si Messi a eu une "saison vide" au PSG, sans trophées majeurs, cela pourrait être interprété comme une baisse de productivité, mettant ainsi sa place dans l'équipe en question.
Cet exemple démontre les impératifs du capitalisme et leur incidence sur le football professionnel. Malgré son statut légendaire, Messi est soumis aux mêmes pressions compétitives et productives que tout autre joueur. Cela souligne à quel point la compétitivité et la productivité sont centrales dans la société capitaliste, où même les talents extraordinaires peuvent être mis de côté si on estime qu'ils ne contribuent pas suffisamment à la réussite.
Selon moi, l’exemple de Messi est comparable au sort des ouvriers sous le poids terrifiant du capitalisme industriel. Dans le Manuscrits de 1844, Marx dépeint clairement le capitaliste industriel comme source d’aliénation et dénonce le fonctionnement de celui-ci à l’égard des ouvriers qui sont réduit au simple objet (une machine).
Dans son texte, il parle de : « L'aliénation de l'homme, plus généralement son rapport à lui-même, se réalise et se reflète dans son rapport à autrui. Donc, pris dans le rapport du travail aliéné, chaque homme considère autrui selon les critères et les conditions de sa propre situation en tant qu'ouvrier. » (Karl Marx, 1844, P.117) Ce passage illustre bien l’effet du capitaliste sur l’ouvrier et la façon dont celui-ci les change, les dépersonnalise pour ne pas dire les marginalise.
Si je prends la raison farfelue de PSG qui prétend que la visite de Messi en Arabi Saoudite ne cadrait pas avec les termes et conditions des ententes. Vous allez voir l’effet miroir du cette depossession humaine où la vedette ne possède même pas sa liberté, il ne peut même pas choisir ses lieux de vacances avec sa famille – car tout est règlementé-.
Avec cette méthode de travail dans le cas des ouvriers et ces conditions à respecter dans le cas de Messi, l’homme perd complètement sa personnalité ainsi que sa dignité à force de travailler. Marx continue en exposant la face et la transformation la plus rude du capitaliste, ou l’homme ne se reconnait plus avec autrui. Les seuls liens existants entre les hommes sont les marchandises et l’argent.
Ce qui signifie que l’homme ou l’ouvrier n’est qu’un prostitué, une marchandise qui livre son corps et son âme pour de l’argent et pour lui c’est une condition idéale et non un problème en soi, du moment qu’il gagne de l’argent pour survivre.
Il est aussi important de comprendre le phénomène de la marchandisation de la force humaine au prisme de la notion de plus-value, l’une des caractéristiques du capitalisme. En lien avec la notion de marchandisation, le professeur Yves Charles Zarka dans un article intitulé « La marchandisation du corps humain : réalité du corps fétichisé » parle de de l’utilisation du corps humain comme ressource infiniment renouvelable.
Il existe dans le monde du foot, la plus-value sur les transferts de joueurs : C'est la différence entre le prix d'achat d'un joueur et le prix de vente ultérieur. Les clubs cherchent souvent à recruter des joueurs prometteurs à un prix relativement bas, pour ensuite les vendre à un prix plus élevé après qu'ils se sont développés et ont prouvé leur valeur sur le terrain. Cette plus-value est une source majeure de revenus pour de nombreux clubs, en particulier ceux qui ont une excellente formation de jeunes.
Plus-value sportive et commerciale : Cela fait référence à la valeur ajoutée qu'un joueur apporte à une équipe sur le terrain (en termes de compétences, de performances et de capacité à aider l'équipe à gagner des matchs et des titres) et hors du terrain (en termes de marketing, de ventes de maillots, de contrats de sponsoring, etc.).
Un joueur comme Lionel Messi, par exemple, peut générer une énorme plus-value pour un club grâce à ses performances exceptionnelles sur le terrain et à sa popularité mondiale, qui peut attirer des sponsors et augmenter les ventes de maillots.
Dans les deux cas, la notion de plus-value est centrale dans le fonctionnement économique du football professionnel. Les clubs sont constamment à la recherche de moyens d'augmenter leur plus-value, que ce soit par le biais de transferts judicieux, de développement de jeunes talents ou de l'exploitation commerciale de l'image de leurs joueurs vedettes.
En fin de compte, l'histoire de Messi illustre les réalités impitoyables et répugnantes du capitalisme : la compétitivité et la productivité priment, et ce, quelle que soit la réputation ou le talent d'un individu. C'est une leçon importante sur les valeurs qui sous-tendent notre système économique et sur les implications sociologiques qu'elles peuvent avoir pour les individus et les institutions.